LUTH CEREMONIEL, SGRA-SNYAN
TIBET
On sait peu de choses sur ce type de luth vraisemblablement lié à des processions religieuses. Les quelques instruments répertoriés présentent des formes variées, (comme le sont les différents modèles de sgra-snyan des Himalaya) mais avec d’évidentes similitudes de facture et de matériaux. Les pièces de bois massives recouvertes de laiton, les perles de verre bleues et rouges, le cordier à tête de cheval etc…
La description qu’en donne Mireille Helffer (1) résume parfaitement l’état des connaissances à propos de cet instrument.
« Il reste à mentionner de somptueux luths à caisse entièrement enchâssée dans du métal, avec des décorations de turquoises et de coraux ; ces instruments ont en commun d’être absolument inaptes à un emploi musical et semblent destinés à jouer un rôle de figuration. Les uns présentent une caisse échancrée et un cheviller en forme de tête de cheval (Guimet MA 2237 : luth à six cordes ; Horniman Museum, n° inconnu ; National Museum à New Delhi, n° inconnu, Victoria and Albert Museum 198-1937) et s’apparentent à des sgra-snyan ; d’autres, à caisse piriforme, pourvus de cinq cordes, semblent plus proches des pi-p’a/biwa (Victoria and Albert Museum : IM 3-1938, L. 76,2 cm). On peut se demander si de tels instruments n’étaient pas destinés à prendre place dans les bras d’une statue de grande taille, ou encore à être portés durant les processions solennelles qui avaient jadis lieu à Lhasa au moment du nouvel an. Certains auteurs vont même jusqu’à affirmer qu’un instrument de ce type, apporté au Tibet par l’épouse chinoise de Srong-btsan sgam-po, aurait été conservé dans le Jo-khang à Lhasa (Liui and Kiggel 1988 : 87/pl. 553-554). »
Longueur : 72cm Largeur :17cm Hauteur de caisse :9,5cm
Nb :Quelques morceaux de laiton disparus ont été remplacés ainsi que quelques perles. Des cordes et un chevalet ont été posés pour la présentation.
Bibliographie :
M. Heffner : Mchod-rol. Les instruments de la musique tibétaine. Paris 1994